Portrait de Der, Nino Rovati

Un personnage assez discret œuvre dans l’ombre pour faciliter notre quotidien de mille manières. Il se cache souvent, gronde parfois, mais en catimini, il nous gâte aussi… On est allé le trouver dans sa cachette pour le faire parler un peu plus que d’habitude. Il nous a accueilli avec une nouvelle coupe de cheveux pour l’occasion.
Bonjour, merci de nous recevoir. On est élèves de CPMD, deuxième année, et on aimerait en savoir plus sur vous. Qui êtes-vous au juste ?
Je m’appelle Nino Rovati. J’habite à Sutz, au bord du lac de Bienne, et je travaille à l’école depuis 17 ans.
Vous pouvez nous dire quelle est votre fonction à l’école?
Ma fonction, c’est la responsabilité du service technique et du ménage. Cela signifie que je gère une équipe de trois femmes et un homme, les premières nettoient ce grand bâtiment-ci et le suivant travaille à mi-temps pour l’entretien et la maintenance des appareils techniques dans les trois bâtiments du site de Bienne. C’est beaucoup de travail.
Pour quelle raison les élèves viennent vous trouver?
Quand ils ont besoin de papier, d’appareils photo, de rallonges électriques, ou quand la machine à café est en panne. Ici, c’est l’endroit où on sauve la vie des élèves, en fait.
Et vous travaillez ici à plein temps?
A plein-temps, oui. Enfin disons au minimum à 100%. Le plus souvent tôt le matin, ou en soirée ou encore le samedi quand il n’y a pas grand monde. Les gens ne voient pas vraiment que je travaille.
A quoi ressemble une journée-type de Nino?
Je commence le matin à 6h15. J’arrive, j’allume toutes les lumières, j’ouvre toutes les fenêtres pour changer l’air. Ensuite je commence à collecter les déchets que les élèves ont laissés derrière eux. Il y a en a des tas. Après ça, il faut s’occuper des photocopieurs : on les nettoie, on les répare. Ensuite, les femmes de ménage arrivent à 7h et s’occupent de nettoyer toutes les toilettes. Chaque jour. Quand les tous premiers élèves arrivent à 7h30, nous sommes généralement à la pause (ça fait déjà fait presque 2h qu’on bosse). Puis les enseignants viennent avec leurs besoins et leurs souhaits, et tout le reste des élèves avec leurs problèmes, à la queue leu leu. C’est le moment à partir duquel on s’affaire à trouver des solutions pour tout le monde.
Quelle est votre relation avec les élèves ?
Quelle est votre relation avec les élèves ?
Il semblerait que vous ayez un lien spécial avec le HC Bienne. Vous pouvez nous raconter ?
Le HC Bienne oui, c’est une longue histoire… J’ai assisté à mon premier match avec mon père à l’âge de 6 ans. J’étais encore dans les gradins, je n’ai rien vu du match, rien du tout ! Mais j’ai entendu l’ambiance qui régnait et j’ai été tellement fasciné que je n’ai pas cessé d’aller voir des matches. Ça fait 40 ans que j’ai un abonnement à la saison et 35 ans que je suis président du plus grand club de supporters du HC Bienne, celui de Seeschwalber.C’est le club des supporters de Nidau qui compte 350 membres. On fait tous les déplacements pour suivre le club. Aujourd’hui par exemple, je finis le travail à 16h et je file à Zurich. Si je ne peux pas me déplacer, j’écoute tous les matches du HC Bienne et je les évalue aussi pratiquement tous. L’année de l’ascension en ligue des champions, j’ai même voyagé jusqu’en Suède et en République tchèque pour le club. Nous sommes une petite équipe, des vrais passionnés, et nous allons toujours ensemble voir tout ce qui se passe. Ce club, c’est ma deuxième vie et c’est aussi un peu mon enfant.
Comment vous jonglez avec cette passion et votre travail ?
J’ai de très bons collaborateurs qui bossent quand je ne suis pas là. Il y a mon collègue Aschi qui me remplace et j’ai donc ma petite heure en fin de journée dédiée à ça chaque semaine. Je commence le matin comme aujourd’hui à 6h et je finis à 16h. Et parfois, je ne fais pas de pause à midi pour compenser. J’arrive en général à tout organiser pour pouvoir me libérer quand il y a un un match. L’essentiel est que les choses roulent même si je ne suis pas là. Jusqu’à présent, ça a très bien fonctionné.
Et le frigo à glace à la cafèt ? D’où tombe-t-il ?
De la Gelateria Marguerite. Ma femme vient du Tessin, de Bellinzona, où son frère a une boucherie. A côté de ça, il a gentiment commencé à produire des glaces. D’abord des grands gobelets de 5 litres pour des restaurants, puis il a fabriqué des machines à soft ice, celles qui ressemblent aux machines à pression, là. C’est joli, mais pas très pratique pour vendre les glaces, cette machine. J’ai remarqué qu’à Bienne on vend bien mieux en format gobelet. Maintenant, qu’on a choisi cette solution des gobelets, ça marche à fond : nous avons environ 5 campings autour du lac de Bienne qui les vendent, nous somme sur la place Guisan chez Cecil, et nous avons aussi ouvert la Gelateria en ville. C’est comme un deuxième job d’été. Mon beau-frère produit les glaces à Bienne, et nous avons aussi un entrepôt sur place avec de grands frigos. C’est de là qu’elles partent, et on les distribue dans le coin joyeusement. C’est amusant et ça fonctionne très bien.